Pourquoi consulter un diététicien ?

Qu’est-ce qu’un diététicien/diététicienne ?

Le diététicien est un professionnel de la nutrition œuvrant dans le secteur paramédical. Sa mission est à la fois préventive et curative : son objectif est de prévenir les maladies, les surcharges pondérales et tous les inconvénients liés à la mauvaise alimentation.

Il s’appuie sur des textes officiels comme le CSS (Conseil Supérieur de la Santé, pour la Belgique) et sur les preuves scientifiques probantes.

Le diététicien apporte ses conseils aux patients et définit avec eux un comportement alimentaire adapté à leurs problématiques. Sa mission peut différer quelque peu selon le lieu où il exerce : centre hospitalier, clinique, établissements de soins, cabinet privé, MR (maison de repos), groupe scolaire…

Le diététicien est professionnel de santé reconnu par l’arrêté royal du 19 février 1997. Il est titulaire d’un numéro d’agrément et d’un visa, délivrés par le SPF Santé Publique. Cela permet de savoir à qui vous confiez votre santé et de vous prémunir de professions aux formations courtes et non reconnues qui ont pourtant pignon sur rue.

De ce fait, toute personne ne répondant pas aux exigences d’accès à la profession du diététicien définie par le SPF Santé Publique, et qui délivrent des conseils nutritionnels, plans alimentaires, sans en avoir les compétences, se rend coupable d’exercice illégal de la profession de diététicien et sont susceptibles de poursuites. 

Quelle différence entre diététicienne et nutritionniste ? 

Le terme de nutritionniste s’applique aux médecins qui ont suivi une formation complémentaire en nutrition et aux diététiciens qui le sont par définition, mais ils n’ont pas le même rôle, « nutritionniste » étant un adjectif qualificatif référant au domaine de la nutrition. Les médecins nutritionnistes sont les seuls à avoir un droit de prescription.  Le terme « nutritionniste » seul n’a, tout comme coach en nutrition, ou nutri-expert, nutrithérapeute, aucune valeur. Cela représente un réel danger car sans formation solide on ne maîtrise pas correctement les bases de la santé et peut conduire à de véritable aberrations pour la prise en charge des patients.

Quand consulter ?

Votre médecin généraliste peut vous adresser à un diététicien avec des consignes précises de prise en charge mais vous pouvez décider de le consulter de votre propre initiative.

Il est important de savoir que l’on peut se faire aider si on prend du poids et qu’on en souffre mais également si on maigrit sans le vouloir, si l’on se sent exagérément fatigué en dehors de toute maladie car cela peut-être le signe de carences ou que le simple fait de manger provoque des douleurs ou des troubles (douleurs abdominales, intestinales, remontées acides douloureuses, diarrhées et/ou constipation persistantes).

Pour qui ?

Un certain nombre de situation peuvent vous inviter à consulter un diététicien :

  • Lorsque l’on est sportif et selon ses objectifs : performance, gain de muscle, perte de poids.
  • Lorsque l’on est végétarien ou vegan, pour apprendre à équilibrer son alimentation.
  • Lorsque l’on est diabétique, pour diminuer les prises de médicaments et réduire la glycémie.
  • Lorsque l’on souffre de troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, …) en parallèle à un suivi psychologique.
  • Lorsque l’on prend certains traitements qui peuvent avoir une influence sur le poids (cortisone, hormonothérapie…)
  • Après une chirurgie bariatrique pour vérifier ou adapter le profil nutritionnel
  • Lorsque l’on est soigné pour un cancer ; les traitements induisent des modification de l’appétit, du goût, provoquent parfois des troubles que la diététique permet d’atténuer voire de prévenir.
  • Lorsque l’on souffre de dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, etc.
  • Les femmes enceintes.
  • Les seniors et les personnes atteintes de cancer sujets à la dénutrition et à la sarcopénie.

Quels sont les régimes proposés par une diététicienne ?

En règle générale et contrairement aux idées reçues, les diététiciens ne donnent pas de régimes, ils aident à procéder à des correctifs des habitudes alimentaires de leurs patients, on appelle ça un ré-équilibrage. Le but est que les patients deviennent autonomes et comprennent les bases d’une alimentation favorable à une bonne santé afin de pouvoir, seuls et à terme, être acteurs de leur propre santé.

Il est possible cependant, dans certains cas et pour certains patients, de procéder via un plan alimentaire. Mais c’est une approche que personnellement je n’implémente qu’après m’être assurée que mes patients ne souffrent pas de troubles du comportement alimentaire, puisqu’un plan pourrait venir les renforcer.

L’intérêt de la formation du diététicien est de lui permettre de s’adapter aux pathologies et aux objectifs des patients. Tout le monde ne consulte pas pour perdre du poids, on peut, en modifiant l’alimentation atténuer ou faire disparaître certaines pathologies, certains symptômes comme la colopathie fonctionnelle qui peut vraiment être améliorée par une faible consommation de certains aliments, plus connu sous le nom de low FODMAP, par exemple.

Quel remboursement ?

Les consultations en diététique ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale sauf pour certains trajets de soins liés à certaines maladies comme le diabète. Elles sont, en revanche, prises en charge par les mutuelles selon des conditions variables. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre mutuelle pour de plus amples informations ! Généralement, il s’agit d’un simple document à faire remplir par votre diététicien.

Source : SPF Santé Publique, diététicien profession paramédicale

Végétalisme et protéines : que dit la science?

            Source et biodisponibilité 

Les végétaliens obtiennent leurs protéines principalement via la consommation des légumineuses, céréales, oléagineux et, dans une moindre mesure, des légumes et des fruits.

La qualité des protéines est déterminée par leur digestibilité et leur contenu en acides aminés. Les protéines végétales concentrées ou purifiées telles que les protéines de soja ou le gluten ont une très bonne digestibilité (>95%, similaire à la digestibilité des protéines animales). En ce qui concerne les végétaux bruts comme le blé complet et les légumineuses, la digestibilité des protéines est plus faible (de l’ordre des 80-90%). La plupart des autres protéines végétales ont une digestibilité plus basse (entre 50 et 80%) de par la présence de la matrice cellulaire et de facteurs antinutritionnels. Les aliments transformés et le traitement par la chaleur influencent également la digestibilité des protéines. Les aliments d’origine végétale contiendraient de hauts taux de facteurs antinutritionnels naturellement présents (ex : inhibiteurs d’enzymes digestives, tannins, phytates, glucosinolates, isothiocyanates), formés durant les processus industriels (ex : D-amino acids, lysinoalanine) ou dus à des modifications génétiques (ex : lectines).

Qu’entend-on par protéines « incomplètes » ou facteur limitant dans le cadre du végétalisme?

C’est une notion qui veut qu’une protéine d’origine végétale serait moins complète qu’une protéine d’origine animale (ici, en considérant la protéine animale comme protéine de référence, historiquement la protéine de l’œuf), en comparant les deux selon leur teneur totale en acides aminés essentiels. Je vais donc d’abord insister sur le fait que les protéines végétales ne sont pas « incomplètes », elles contiennent bien tous les acides aminés essentiels, mais dans des proportions différentes (et parfois « limitées ») par rapport aux protéines d’origine animales. Il est donc plus approprié de parler de « facteur limitant ». Pour calculer le « facteur limitant » d’une protéine, il existe ce qu’on appelle le PDCAAS :

« Le PDCAAS d’une protéine est calculé comme étant la teneur en acide aminé essentiel limitant dans la protéine (exprimée en mg par g de protéine), divisée par le besoin en cet acide aminé chez les enfants jusqu’à 4 ans (également exprimé en mg par g de protéine), multipliée par la digestibilité de la protéine (exprimée en proportion de la protéine ingérée et absorbée par l’intestin). L’acide aminé « limitant » est l’acide aminé essentiel dont les quantités présentes sont les plus faibles ». (Conseil Supérieur de la Santé, 2016)

Il s’agit de :

  • La lysine pour les céréales,
  • La méthionine et la cystéine pour les légumineuses,
  • et la lysine et la méthionine pour les oléagineux.

La lysine est l’acide aminé limitant principal pour les végétaliens. (CSS, 2016) Dans le cadre d’une alimentation végétalienne (froment/soja comme sources de protéines), le PDCAAS s’élèverait à 77 % (Gezondheidsraad, 2001). Il s’avère dès lors que les besoins en protéines des végétaliens seraient 1,3 fois supérieurs à ceux des personnes ayant une alimentation mixte. Il est toute foi tout à fait possible d’atteindre les recommandations via la combinaison et la variation de la consommation des denrées alimentaires d’origines végétales. (CSS, 2016)

Bien que certains végétaliens aient des apports en protéines marginaux et que la consommation en protéines des adultes soit généralement plus basse que celle des omnivores (OMN), la consommation moyenne en protéines des végétaliens via la consommation soit de protéines de soja, soit d’une bonne diversité dans les différentes autres sources de protéines végétales, consommées tout au long de la journée, permet d’atteindre voire d’excéder les besoins pour tous les acides aminés essentiels, et ce sans que la complémentarité des protéine ne soit nécessaire à chaque repas, et à condition que l’apport calorique soit adéquat. (Agnoli et al., 2017 ; CSS 2016 ; Melina et al., 2016; « Position of the American Dietetic Association », 2009  ;  Weisburger, 1997) 

Les athlètes peuvent également tout à fait combler leurs besoins en protéines via l’alimentation végétalienne . (« Position of the American Dietetic Association », 2009) 

            Recommandations 

Puisque la digestibilité et le contenu en acides aminés essentiels des protéines végétales est plus bas que celui des protéines animales, il serait judicieux que les végétaliens consomment plus de protéines que ce qui est recommandé pour la population générale. Cette augmentation peut être atteinte facilement via la consommation d’une grande variété d’aliments d’origine végétale (Agnoli et al., 2017)

L’apport journalier recommandé (AJR) en protéines pour un adulte omnivore s’élève à 0,83 g/kg/jour. Multiplié par 1,3 pour les végétaliens (puisque le PDCAAS s’élève à 77% chez ceux-ci). Cela donne donc un AJR corrigé pour les végétaliens de 1,08g.kg-1.j-1 (CSS, 2016).

Le végétalisme, qu’est-ce que c’est?

Le végétalisme est une alimentation qui exclut tout produit d’origine animale dont la viande, la volaille, le gibier sauvage, le poisson et les fruits de mer, les produits laitiers, les œufs et le miel ainsi que tout autre sous-produit d’origine animale (Key, Appleby, & Rosell, 2006)

Les gens choisissent d’adopter un régime végétalien pour différentes raisons, telles que la compassion envers les animaux, un désir de protéger l’environnement, de réduire leurs risques de maladies chroniques, ou dans le cadre de la prise en charge thérapeutique de leurs maladies.

Selon l’association américaine de diététique (2009), un régime végétalien bien planifié à base de céréales complètes, de légumineuses, de légumes, de fruits, de noix et de graines peut être adéquat sur le plan nutritionnel, et ce, à tout stade de la vie. L’adoption d’un régime végétalien peut induire une consommation réduite de certains nutriments, les carences peuvent cependant être évitées via une bonne planification de l’alimentation. (Melina, Craig, & Levin, 2016 ; « Position of the American Dietetic Association », 2009)

Les caractéristiques nutritionnelles du végétalisme 

Les habitudes alimentaires des végétaliens peuvent être assez diversifiées en raison de la variété alimentaire disponible et des différents facteurs qui ont motivé les gens à adopter cette alimentation. (Melina et al., 2016)

De précédentes études ont suggéré qu’une alimentation végétalienne requiert de grandes quantités de céréales, légumineuses, noix, fruits et légumes et qu’elle est généralement riche en glucides, acides gras insaturés, acides gras n-6, fibres alimentaires, produits phyto-chimiques (ex : les polyphénols), bêta-carotène, acide folique, vitamine C, vitamine E, thiamine, vit B6, fer, potassium (K), magnésium (Mg), anti-oxydants et certains acides aminés. En revanche, elle serait relativement plus pauvre en calories (densité nutritionnelle élevée mais densité énergétique faible), graisses saturées et cholestérol, acides gras oméga 3 à longue chaîne, rétinol, vitamine B12, vitamine D, niacine, calcium, phosphore et zinc. (Agnoli et al., 2017 ; Chen et al., 2018 ; Craig, 2009 ; Davey et al., 2003 ; Key et al., 2006)