L’Evidence Based Nutrition peut se traduire en français par « la connaissance de la nutrition basée sur des preuves scientifiques ». Ce sont l’ensemble des connaissances sur lesquelles se basent les professionnels de la santé de la branche nutritionnelle. C’est à dire principalement les diététiciens-nutritionnistes et les médecins-nutritionnistes.
Cette approche s’efforce de fonder, autant que possible, les connaissances diététiques sur les données actuelles les plus probantes. Par « données probantes », on entend les études cliniques à plus haut niveau de preuve, en particulier les essais cliniques randomisés et les revues systématiques.
Dans une démarche EBN, la décision clinique intègre 3 composantes :
l’expérience clinique du praticien
les meilleures données actuelles (preuves) de la recherche clinique
les préférences du patient
Terminologie
Quelques définitions
– essai clinique : étude épidémiologique qui a pour but d’évaluer l’efficacité et/ou la sécurité d’une intervention (médicaments, chirurgie…)
– essai randomisé contrôlé : étude interventionnelle dans laquelle les sujets par tirage au sort sont répartis dans un groupe recevant l’intervention (groupe « intervention » ou groupe « expérimental ») et un groupe ne recevant pas l’intervention (groupe « contrôle » ou groupe « témoin »).
– revue systématique : synthèse de toutes les études publiées ou non
– méta-analyse : utilisation de méthodes statistiques pour combiner les résulats d’études indépendantes afin d’obtenir des estimations plus précises des effets étudiés (une intervention ou un traitement par exemple).
Étapes d’une démarche Evidence-Based
Formuler le problème nutritionnel et/ou diététique en une question claire et précise
Rechercher dans la littérature la question posée
Evaluer la validité et la pertinence des résultats trouvés
Le diététicien est un
professionnel de la nutrition œuvrant dans le secteur paramédical. Sa mission
est à la fois préventive et curative : son objectif est de prévenir
les maladies, les surcharges pondérales et tous les inconvénients liés à la
mauvaise alimentation.
Il s’appuie sur des textes officiels
comme le CSS (Conseil Supérieur de la Santé, pour la Belgique) et sur les
preuves scientifiques probantes.
Le diététicien apporte ses
conseils aux patients et définit avec eux un comportement
alimentaire adapté à leurs problématiques. Sa mission peut différer
quelque peu selon le lieu où il exerce : centre hospitalier, clinique,
établissements de soins, cabinet privé, MR (maison de repos), groupe scolaire…
Le diététicien est professionnel de santé reconnu par l’arrêté royal du 19 février 1997. Il est titulaire d’un numéro d’agrément et d’un visa, délivrés par le SPF Santé Publique. Cela permet de savoir à qui vous confiez votre santé et de vous prémunir de professions aux formations courtes et non reconnues qui ont pourtant pignon sur rue.
De ce fait, toute personne ne répondant pas aux exigences d’accès à la profession du diététicien définie par le SPF Santé Publique, et qui délivrent des conseils nutritionnels, plans alimentaires, sans en avoir les compétences, se rend coupable d’exercice illégal de la profession de diététicien et sont susceptibles de poursuites.
Quelle différence
entre diététicienne et nutritionniste ?
Le terme de nutritionniste s’applique aux médecins qui ont suivi une formation complémentaire en nutrition et aux diététiciens qui le sont par définition, mais ils n’ont pas le même rôle, « nutritionniste » étant un adjectif qualificatif référant au domaine de la nutrition. Les médecins nutritionnistes sont les seuls à avoir un droit de prescription. Le terme « nutritionniste » seul n’a, tout comme coach en nutrition, ou nutri-expert, nutrithérapeute, aucune valeur. Cela représente un réel danger car sans formation solide on ne maîtrise pas correctement les bases de la santé et peut conduire à de véritable aberrations pour la prise en charge des patients.
Votre médecin généraliste peut vous
adresser à un diététicien avec des consignes précises de prise en charge mais
vous pouvez décider de le consulter de votre propre initiative.
Il est important de savoir que l’on
peut se faire aider si on prend du poids et qu’on en souffre mais également si
on maigrit sans le vouloir, si l’on se sent exagérément fatigué en dehors de
toute maladie car cela peut-être le signe de carences ou que le simple fait de manger
provoque des douleurs ou des troubles (douleurs abdominales, intestinales,
remontées acides douloureuses, diarrhées et/ou constipation persistantes).
Un certain nombre de situation
peuvent vous inviter à consulter un diététicien :
Lorsque l’on est sportif et selon ses objectifs : performance, gain
de muscle, perte de poids.
Lorsque l’on est végétarien ou vegan, pour apprendre à équilibrer son
alimentation.
Lorsque l’on est diabétique, pour diminuer les prises de médicaments et
réduire la glycémie.
Lorsque l’on souffre de troubles du comportement alimentaire (anorexie,
boulimie, …) en parallèle à un suivi psychologique.
Lorsque l’on prend certains traitements qui peuvent avoir une influence
sur le poids (cortisone, hormonothérapie…)
Après une chirurgie bariatrique pour vérifier ou adapter le profil
nutritionnel
Lorsque l’on est soigné pour un cancer ; les traitements induisent des modification
de l’appétit, du goût, provoquent parfois des troubles que la diététique permet
d’atténuer voire de prévenir.
Lorsque l’on souffre de dyslipidémie, maladies cardiovasculaires, etc.
Les femmes enceintes.
Les seniors et les personnes atteintes de cancer sujets à la dénutrition
et à la sarcopénie.
En règle générale et contrairement aux idées reçues, les diététiciens ne donnent pas de régimes, ils aident à procéder à des correctifs des habitudes alimentaires de leurs patients, on appelle ça un ré-équilibrage. Le but est que les patients deviennent autonomes et comprennent les bases d’une alimentation favorable à une bonne santé afin de pouvoir, seuls et à terme, être acteurs de leur propre santé.
Il est possible cependant, dans certains cas et pour certains patients, de procéder via un plan alimentaire. Mais c’est une approche que personnellement je n’implémente qu’après m’être assurée que mes patients ne souffrent pas de troubles du comportement alimentaire, puisqu’un plan pourrait venir les renforcer.
L’intérêt de la formation du diététicien
est de lui permettre de s’adapter aux pathologies et aux objectifs des patients.
Tout le monde ne consulte pas pour perdre du poids, on peut,
en modifiant l’alimentation atténuer ou faire disparaître certaines
pathologies, certains symptômes comme la colopathie fonctionnelle qui peut
vraiment être améliorée par une faible consommation de certains aliments, plus
connu sous le nom de low FODMAP, par exemple.
Les consultations en diététique ne
sont pas remboursées par la Sécurité Sociale sauf pour certains trajets de
soins liés à certaines maladies comme le diabète. Elles sont, en revanche,
prises en charge par les mutuelles selon des conditions variables. N’hésitez
pas à vous renseigner auprès de votre mutuelle pour de plus amples informations !
Généralement, il s’agit d’un simple document à faire remplir par votre diététicien.